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Abandonner son animal : causes et risques

03/07/2020

Abandonner son animal : causes et risques

ABANDONNER SON ANIMAL : PRINCIPALES CAUSES ET RISQUES ENCOURUS

Chaque année, plus de 100 000 chiens et chats sont abandonnés en France, soit un abandon toutes les cinq minutes. Ce chiffre a tendance à augmenter, surtout pendant les vacances d’été. En effet, 60% des abandons ont lieu pendant la période estivale.
Pourtant, depuis le 28 janvier 2015, l’animal est reconnu en France comme un « être vivant doué de sensibilité » (article 515-14 du Code civil) et bénéficie de droits qu’il convient de respecter sous peine d’être puni par la loi.
 
 

Les motifs d'abandon

Les statistiques sont éloquentes : près de 80% des abandons d'animaux domestiques, en particulier les chiens et les chats, ont pour raison principale un problème comportemental. Malpropreté, comportement destructeur du chien en l’absence des propriétaires, aboiements intempestifs ou hurlements, comportement agressif lors de rencontres avec d'autres chiens ou des êtres humains, fugues, peurs ingérables ou animaux mal contrôlés sont les problèmes les plus évoqués en ce qui concerne les chiens. 
Quant aux propriétaires de chat, ils reprochent dans la majorité des cas à leurs animaux d’être devenus agressifs, d'avoir un comportement destructeur ou d'être malpropres.
Pour autant, l’abandon n’est pas toujours directement lié à l’animal. Les motifs invoqués sont souvent des changements de situation, tels qu’un déménagement, la naissance d’un enfant, la séparation ou le divorce du couple, la perte d’emploi, des problèmes financiers, des maladies ou allergies aux poils, un départ en vacances ou à la retraite, le décès du propriétaire, ou tout simplement le manque d’intérêt et d’engagement.
 
 

Des propriétaires mal informés

La méconnaissance des caractéristiques propres à chaque espèce.
C'est le point commun qui relie les maîtres des animaux abandonnés, qu’ils soient chats, chiens, lapins, oiseaux ou furets. Lorsque l’on offre à ces animaux des conditions de vie que l’on estime, en tant qu’humain, agréables et enviables, on ne se rend pas toujours compte que ces conditions, justement, ne sont pas forcément celles dont ils ont besoin.
Pour ce qui est des chats, les individus abandonnés sont souvent des chats d’intérieur. Même si certains arrivent très bien à s’adapter à l’enfermement, d’autres ne supportent pas les situations de captivité en appartement, et en arrivent à développer des troubles du comportement. L’idée reçue selon laquelle le chat est indépendant, n’a pas besoin de contacts et s’occupe tout seul est à oublier. Certes, les chats demandent moins de présence et d’attention qu’un chien, mais ils ont tout de même des besoins que leurs maîtres ne peuvent ignorer ou gommer.
Quant aux chiens, les exemples d’inadéquation entre le mode de vie qui leur est proposé et celui dont ils ont besoin sont tellement nombreux qu’ils feraient l’objet d’un livre à eux tous seuls : 
  • Un couple de vieux retraités a choisi comme probable dernier compagnon à quatre pattes un mignon petit Teckel. Ils s'imaginaient que le chien serait du genre à se lover dans leurs bras, à rester tranquillement allongé sur le canapé ou marcherait paisiblement près d'eux en ville. Malheureusement pour eux, le jeune Teckel de neuf mois n'a qu'une envie : courir, fureter en forêt et suivre des pistes.
  • Une jeune femme sportive a eu un coup de foudre pour un Border Collie qu'elle prévoit d'amener avec elle durant ses joggings. Une fois à la maison, le croyant sportif, elle traîne - littéralement - le chien dans des courses qui l'ennuient terriblement. Ainsi, dès qu'il peut s'arrêter et guetter le moindre mouvement, le chien se couche et surveille tout ce qui se passe.
  • Les membres de la famille Z. sont partis du principe que plus un chien est lourd, moins il a besoin de se dépenser. Ainsi, ils ont choisi un Berger d'Anatolie qu'ils laissent toute la journée livré à lui-même pendant qu'ils sont au travail ou à l'école. Durant leur absence, supportant mal sa solitude, le chien occupe son temps en aboyant et en détruisant les affaires de la famille. Ses propriétaires, excédés, finissent alors par l'attacher seul au bout d'une laisse dans la cour de la propriété de 8h à 20h.
 
D'autres cas, comme les chiens qui ne sont sortis qu’une ou deux fois par jour alors qu’ils auraient besoin de se dépenser durant de longues heures, ceux dont on favorise la dépendance en les étouffant de contacts, mais qu’on laisse seuls toute la journée, ceux qui ne goûtent jamais à la liberté, ceux qui n’ont pas le droit de rencontrer d'autres chiens, ceux qu’on délaisse à la venue d’un enfant... sont plus nombreux qu'on ne le croit.
Il n'est ainsi pas rare d'entendre de nombreux propriétaires se plaindre et dire qu'ils ne comprennent pas pourquoi ce chien « si petit, pourtant », « si sportif, normalement » ou « si calme, d'après les guides » n'est pas comme ils s'y attendaient. 
De fait, ne s'étant pas renseignés ou n'ayant pas vérifié avant l'achat du chien ou lors de son adoption les réels besoins de sa race, les propriétaires se retrouvent devant des situations difficiles à gérer.
 
 
Un engagement financier et moral plus important que prévu.
« On n’accueille pas un chien comme on acquiert une nouvelle voiture ! Les gens doivent comprendre l’engagement que cela représente, moral et financier », explique Virginie Pocq Saint-Jean, ancienne Présidente nationale de la S.P.A. (Société Protectrice des Animaux).
Les animaux de compagnie sont souvent abandonnés parce que les propriétaires se rendent compte qu’une fois arrivés à l’âge adulte, ils demandent des soins réguliers.
 
Avoir un animal de compagnie signifie s’engager pour une durée minimale de dix ans. L’entretien quotidien, les frais liés à la santé et au bien-être de l’animal, sans oublier les visites régulières chez le vétérinaire, les vaccins du chien ou les vaccins du chat, les soins et médicaments en cas de maladie ou d’accident peuvent représenter une somme importante. « En moyenne, on estime qu’un chat coûte environ 800€ par an, tandis que le budget annuel pour un chien représente environ 1500€. Si l’on n’est pas prêt à l’assumer durant quinze ans, voire plus, il ne faut pas franchir le pas ! ».
 
De plus, une fois arrivés à l’âge adulte, les animaux de compagnie demandent encore beaucoup d’attention. En effet, de nombreux propriétaires achètent, par exemple, un chiot Husky pour la beauté de l’animal. Néanmoins, Nicolas Dumas, Directeur Général Adjoint de la Société Protectrice des Animaux (S.P.A.) rappelle que « le physique « avantageux » ne fait pas tout ! Il existe des phénomènes de mode qui sont terriblement destructeurs pour les animaux ! ». Ces propriétaires ne comprennent pas que ce sont des chiens très dynamiques, qui ont besoin d’espace et d’une alimentation adaptée pour s’épanouir. Ainsi, après quelques mois seulement, ils les abandonnent.  
 
 
Une éducation ratée.
Un autre problème méconnu, mais cette fois vis-à-vis des animaux d’élevage, c’est qu'ils n’ont parfois jamais été éduqués ou correctement socialisés. En effet, certains éleveurs font primer le nombre d’animaux « produits » sur la qualité de vie et l’équilibre mental.
Tonio Ruiz, secrétaire de l’association S.O.S Vieux Chiens, une association qui vient en aide aux vieux chiens abandonnés, évoque ainsi une de ses expériences avec des chiens sauvés provenant d’élevages : « Comme c’était des chiens qui ont toujours vécu en élevage, ils ne connaissaient rien, ils étaient apeurés notamment par la laisse pour aller se promener ; il y a donc eu un gros travail là-dessus. ». « On a choisi des adoptants conscients que ces chiens-là [...] avaient aussi besoin de reprendre contact avec la vie réelle. » ajoute-t-il.
 
 
 

Abandonner son animal, un acte puni par la loi

L’abandon d’un animal domestique est défini par la législation française comme un acte de cruauté, et l’article 521-1 du Code pénal prévoit une peine de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende pour les propriétaires qui abandonnent volontairement leurs animaux de compagnie. Une interdiction de détenir un animal, temporaire ou définitive, peut également être ajoutée à la peine. 
Selon le service juridique de la Société Protectrice des Animaux (S.P.A), les auteurs des méfaits sont surtout malheureusement sanctionnés par des amendes, et rarement, voire jamais, par des peines de prison ferme. « Tout dépend du juge qui traite l'affaire », explique Cécile Petitjean, juriste à la S.P.A.
L'abandon devient justiciable si quelqu'un décide de mener l'affaire en justice, et à condition de retrouver les propriétaires de l'animal. La S.P.A. de Lyon relate une de ces affaires dans laquelle elle s'est impliquée. « Il y a quelques années, un homme, dont l'épouse, nourrice agréée, avait été mise en demeure de se séparer de son Rottweiller, avait déposé l'animal sur le bord de l'autoroute avec sa laisse, son collier et une gamelle de croquettes ! »
Le propriétaire a pu être retrouvé grâce à la puce électronique du chien. L'association a déposé plainte, et il a été condamné pour abandon volontaire d'un animal domestique, avec interdiction de détenir un animal pendant 2 ans, et 40 heures de travaux d'intérêt général. La S.P.A. de Lyon, partie civile, a obtenu des dommages et intérêts, et a pu placer le chien dans une autre famille.
« Les gens ne prennent pas leurs responsabilités. Ils achètent des animaux quand ils sont tout petits et tout mignons mais une fois qu’ils grandissent, ils les abandonnent. Il faut vraiment que chacun se rende compte que cet acte n’est pas sans conséquence », expliquent des témoignages sur Rtl.be.
Malheureusement, dans la grande majorité des abandons d'animaux, les propriétaires coupables sont rarement punis. « Sans des preuves ou des témoins, on a peu de chances de les retrouver et de les sanctionner », indique Fabrice Renard, inspecteur principal à la S.P.A de Liège et Vice-Président de l’association.
 
 

Le comportementaliste, une aide bénéfique

À tout problème, sa solution. Ainsi, avant d'envisager d'abandonner leurs animaux, les propriétaires peuvent faire appel à des professionnels.
Le comportementaliste, formé à l’éthologie (la science qui explique le comportement d’une espèce), étudie les relations entre les Hommes et leurs animaux de compagnie, et propose aux personnes désemparées une aide pour corriger les éventuels problèmes et éviter les séparations.
Ce professionnel peut ainsi cibler l'origine des troubles du comportement chez l'animal, mais également rectifier l'attitude du maître. Si le chien n'arrive effectivement pas à s'ajuster au mode de vie de son propriétaire, c'est aussi à celui-ci de se mettre au niveau de son animal pour que leur relation fonctionne. 
Par exemple, pour les maîtres de chien, ils pourront prévoir des promenades du chien plus fréquentes si c'est ce dont l'animal à besoin, l'occuper en lui proposant diverses activités - comme les sports canins - ou en lui fournissant de nombreuses distractions.
S'il ne supporte pas la solitude et développe de l'anxiété de séparation, faire appel à des promeneurs de chiens professionnels peut aussi être une solution pertinente pour soulager les maîtres et éviter le comportement destructeur du chien.
Il en va de même pour le chat : pour éviter qu'il ne s'ennuie, et que le comportement destructeur du chat - qui est tout à fait naturel - n'outrepasse les limites de l'acceptable chez son maître, la solution la plus simple est de lui fournir des distractions, comme une grande variété de jouets pour chat (balles, peluches, jouets mécaniques...), ou pourquoi pas un compagnon animal, comme un chien ou un autre chat.
Un comportementaliste est là pour conseiller les adoptants d’animaux et leur permettre de faciliter l’adaptation de l’animal à son nouvel environnement, mais aussi à les aider eux à s'adapter au nouveau membre de la famille.
 
 


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